16 août 2005

Jour 2 : Kebnekaise station - Kebnekaise - Kebnekaise station

19km, 1700m de dénivellé positif, 8h30

Pourquoi attendre, autant faire le meilleur tout de suite : la montée sur le toit de la Suède. Kebnekaise, 2113m.

Départ à la fraiche, 8h30, histoire d'être sûr de revenir avant la nuit (que je n'ai jamais vu pendant les 5 jours), cause la veille à la station on nous a indiqué 12h de marche. Un petit kilomêtre pour se chauffer, de la tente à la station. Les prévisions sont "Pluie de 8h à 12h, pluie de 12h à 16h, pluie de 16h à 20h". Encourageant, mais pour le moment il ne pleut pas, alors profitons-en. Le second kilomètre se fait à la suite d'un groupe qui part faire l'ascension par le glacier, nous monterons par la route de l'ouest, sans glacier mais considérée comme beaucoup plus dure.

A 3 km, 800m d'altitude, l'ascension commence. La route tourne sévèrement sur la droite pour remonter une rivière encaissée. Les arbustes ont déjà disparus, les herbes se font de plus en plus rare, le premier névé est dépassé à environ 950m d'altitude (fait chaud dans le pays !).

4 km, 1000m d'altitude, un peu de répis, le chemin nous mène dans un très beau cirque : une série de cascades de 200m de haut est entourée de pics de 600 ou 700m. En fait, les sommets des pics ne sont pas visibles, car le plafond nuageux se trouve à 1200m. Et sûr la gauche, notre chemin s'élance justement vers ce plafond, à flanc de coteaux. En guise de vigne, notre chemin est semé de rochers. Toute trace de vie végètale a disparue. Pour les animaux, il y a 4 personnes parties un peu plus tôt qui nous montre le chemin.

5 km, 1300m d'altitude, je commence a montrer quelques signes de faiblesse. La montée est rude, dans les cailloux, le sac, même allegé, doit avoisiner les 10kgs. Ce qui ne nous empêche pas de rejoindre les 4 personnes et d'entamer la seconde portion avec eux. Mon rythme : 20 pas, 5 à 10s de pause (quand je dis que je fatigue !), tandis que la blonde suédoise qui m'accompagne me distance peu à peu, puis m'attend, et me distance à nouveau.

6 km, 1830m d'altitude, une forêt de kairns se dresse sur le sommet du Vierranvárri embrumé. C'est assez impressionant à voir ces kairns qui sortent de la brume quand on ne s'y attend pas. Je passe en tête, par le truchement des pauses, suivi par ma comparse, les 4 autres passant à leur rythme. 200m plus bas, une rivière a fait son lit entre ce sommet et notre destination. Donc descente au galop dans les cailloux (bonheur !), histoire de prendre un peu d'avance. Au passage je profite du cours d'eau pour recharger avant la dernière montée.

7 km, 1700m d'altitude, j'ai repris mon rythme de 20 pas, une pause. Le nuage m'empêche de voir à plus de 20m. Heuresement, depuis le début le chemin est très bien indiqué par une succession de points rouges sur les rochers. Salutaire par moment, car dans la caillasse, la route est parfois difficile a deviner. Les premiers courageux de la journée redescendent déjà, il nous reste 1h30 de montée.

8 km, 1950m d'altitude, nous arrivons au refuge de Keb. Apercu 1mn avant de l'atteindre (merci nuage), il est un peu surélevé (certainement pour laissé passer les cailloux et la neige qui, vu la pente, ne doivent pas manqué de vouloir rejoindre le bas). Nous y entronsm pour nous restaurer (toute une histoire ce repas) et nous changer en prévision du dernier assaut. Car le haut de Keb est un glacier, nous sortons donc ce que nous avons de plus chaud (je passe ainsi de 2 épaisseurs à la station, une troisième dans la monté, à 4 pour ce dernier sprint). En sortant, nous voyons nos 4 compagnons d'infortune se diriger vers le refuge (même pas vrai qu'on est monté vite !). Après un départ gentillet, le chemin reprend sa montée et moi mon rythme.

9 km, 2100m d'altitude, nous marchons sur le glacier. Il nous est apparu soudainement, lorsque qu'une bribe d'éclaircissement nous a permis de le distinguer du nuage. Jusqu'à présent, tous ceux que nous avons croisé étaient équipé de crampons pour glacier. Nous non. Je ne suis pas à un détail près et attaque la montée sans appréhension. Ce qui n'est pas le cas de tout le monde. Démonstration à l'appui, j'arrive à faire admettre que de simples chaussures de marche tiennent suffisament pour quelques mêtres. Mais le sommet est toujours caché dans le nuage... Mais pas pour très longtemps. 200m plus loin, et quelques mêtres plus haut, nous nous retrouvons sur une corniche d'environ 1m de large. A droite, 500m de chute à 70%, à gauche la même chose. Et au sommet, deux petits drapeaux finois et suédois. Nous voila perdus dans un nuage à 2113m d'altitude, 300km au nord du cercle polaire.
10km, retour au refuge, reprise du sac, et attaque de la descente. Sur le chemin, nous avons croisé les 4 grimpeurs qui se dirigaient vers le glacier final. La descente se fait beaucoup plus facilement que la montée, pour qui a des genoux en état. Le ciel semble vouloir nous montrer le chemin et se dégage. Salutaire pour moi, car je perd un peu les points rouges et fait une descente hors-piste un peu houleuse (galopades pendant 50m avec les cailloux qui suivent, humm, houleux).

12km, de retour au sommet intermédiaire. La montée s'est faite plus rapidement que prévus, j'en profite pour prendre encore quelques photos, juste avant de sortir le pantalon de pluie et le rain-cover car la pluie commence à tombée (il est 14h30, il était temps). Elle ne nous lachera plus avant l'arrivée.

Retour au campement moulus, mais heureux (et avec le petit sauna pour se remettre, c'était vraiment très agréable).

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