20 août 2009

Oallavággihytta - Vomtiden

4ème jour. Le réveil se fait dans une vallée de pierre où l'homme ne semble pas avoir sa place. La rivière et ses affluents ont laissé des marques partout, de gros blocs de rochers se superposent tandis que les névés déversent leurs derniers flots.
Il fait beau et nous partons pour le refuge de Hunddalen. Le chemin s'élève lentement au dessus de la vallée nous montrant que l'emplacement choisi la veille était bien le dernier avant 5km. Mais ces nouveaux emplacements, placés en surplomb du Carrefour des vallées de Hunddalen et Oallavággi laissent apparaitre des petits ruisseaux, des vasques pour se baigner, protéger du vent.
Nous descendons ensuite vers le refuge. Notre carte, éditée il y a 5 ans, ne montre pas le barrage qui a été construit. C'est déjà le second depuis que nous sommes en Norvège. De petits barrages hydroélectriques, aptes a alimenter une centaines de maisons sur la côte. Et leur assurer l'eau toute l'année.
Dans la descente nous croisons 4 personnes, perdons le chemin mais suivons les marques rouges jusqu'au gué. Lequel est le plus profond du voyage, peut-être 1m par endroit, en eau calme, sur 30m de large. Heureusement qu'il y a des rochers émergeant au milieu pur se réchauffer.
Le refuge est encore une fois très propre, moderne. Mais compte tenu de l'heure, inoccupé. Nous continuons vers le fond de la vallée où l'on voit une cascade. D'ici là, 4km dans une vallée alluviale, avec des îles plus ou moins humide et un chemin tranquille.
La pause déjeuner se fait après le dernier passage gué selon la carte. Nous laissons ensuite les sacs pour faire une excursion sur un haut plateau et en profitons pour passer notre plus haute altitude, 1200m. De là haut, les pieds dans un lac qui se vide par une cascade, nous apercevons l'Atlantique ! Rombaken et Beisfjörden. Dans notre dos les sommets à 1500m d'altitude. Häftig en suédois.
Nous redescendons, reprenons les sacs et nous dirigeons vers la cascade déjà citée. Le chemin s'élève. Nous rencontrons un mec qui est parti a l'arrache de Narvik avec en guise de carte un schéma du coin. Et pas trop de nourriture. Bonne chance, surtout quand 20mn plus tard Anna trouve un sac de raisins-chocolat qu'il a du perdre en passant. Il nous avertit d'un passage difficile avec un glacier.
En haut de la cascade, un lac, sans la moindre plage. La pente la plus douce doit être à 30•. Et à 200m devant nous, le glacier qui tombe dans le lac. Stop, observation des possibilités. Soit nous montons au dessus du glacier, tout au moins a un endroit plat. Ce qui parait nous donner 500m de montée gratuites. Soit nous suivons les marques, descendons jusqu'au lac e remontons de 100m sur la glace, bien penchée, en août donc de solidité discutable. Nous partons droit. Arrivé au glacier, il y a une fracture du a une falaise de 10m de haut. Le long de la falaise, humide du glacier au dessus, il y a un passage de 40 à 60 cm de large. Qui monte d'abord, puis redescend. Le glacier inférieur recouvre ce passage une première fois. Je baisse la tête, passe sous la glace, ressors 10m plus loin. Un autre passage du même genre. Le sac ne passera jamais là dessous. Et si il tombe, il glisse sous le glacier, sur une distance inconnue. Au pire le fond du lac. De plus mon chemin descend, suivant la falaise, vers le lac. Une sortie possible dans une faille (en espérant qu'il n'y est pas plus de glace au-dessus) est atteignable en montant sur le glacier. Anna s'y colle et lentement suis les traces de rennes. Ça semble tenir, pas trop de glissades. Nous faisons le retour tout les deux sur la glace, sans assurage de quelque sorte. Si l'un tombe,l'autre est seul. Anna porte les sacs de couchage, moi la tente. Nous prenons nos sacs et nous lançons sur les 100m de glace. Commentaire d'Anna : c'est plus facile de faire une trace, ça tient mieux qu'au troisième passage. J'en profite pour commencer a glisser, 20cm, 1m, 2m. Je plante les mains dans la neige, je m'arrête. Toujours debout, je continue, atteint une partie un peu plus tassée, marche, arrive au bout, sort tranquillement du glacier pour ne pas glisser en dessous, monte la faille. Ça, c'est fait.
Nous avons maintenant devant de grandes plaques lisses, de plusieurs dizaines de mètres de long. Très glissantes quand elles sont humides, je teste, mais très joli. Un peu plus loin, un chouillas plus bas, avec vue sur l'Atlantique, un espace herbeux, le seul à 2km à la ronde, protéger du vent, plat. 10m en dessous, un petit lac, parfait pour le bain et la vaisselle. Pas un seul moustique, ouvert plein ouest avec le soleil qui descend. La plus belle vue du voyage.

18 août 2009

Unna Allakas - Oallavággihytta

Les moustiques sont partis vers de nouvelles aventures, nous nous séparons des 3 compagnons de route trouvés l'avant veille. Ils continuent vers Kungsleden, nous partons vers la Norvège. Notre routine pour plier les affaires nous fait lever le camp un peu avant eux et 20mn plus tard nous passons la frontière. Nous sommes a 20 km de la route la plus proche, mais la frontière est tout de meme marquée sur les rochers peints en jaune.
Encore un peu et nous atteignons le premier lac de ce pays, Cunojávri, avec une très jolie plage. Ne serais-ce pour l'isolement cela pourrais tout a fait être une plage d'une station balnéaire. Nous faisons le tour du lac et atteignons le premier refuge. Pas de gardien ici, a la différence du voisin, mais des cabanes fraiches, propres, lumineuses, avec des bouilloires électriques, plaques, four. Et d'après les suédois croisés là, moins cher. Bon à savoir le jour où nous fatigueront de la tente. Nous repartons ensuite plein nord. La carte indique de nombreux cours d'eau en provenance du massif surplombant, voire un marais. Mais rien de tout cela sous nos pieds. Il fait chaud, sec. Heuresement car les norvégiens ne mettent pas de planches pour faciliter le passage, comme le fait son voisin. A midi (enfin, à l'heure du dejeuner) nous atteignons le lac Sealggajávri et en profitons pour prendre un bain à quelques distances du chemin.
Notre route continue sans emcombre jusqu'au refuge Oallavággihytta où nous croisons un couple expérimenté qui part pour deux semaines. S'en suit le gué le plus long du parcours, bien 50m de large, mais janais plus haut que mi-mollet. Froid ! Et cela est la fin de l'étape, car une place s'offre à nous tout de suite pour planter la tente et il ne semble pas y en avoir d'autres avant quelques kilomètres.

17 août 2009

Stuor Kärpel - Unna Allakas

La tente commence à être un peu trop chaude, le soleil tape déjà depuis quelques heures. Je sors la tête du sac de couchage, il est un peu plus de 8h. Rampe hors de la tente, grommèle un vague bonjour aux voisins. Au menu du petit dèj, grött avec de la confiture de myrtilles. Et thé. Un peu de sucre pour l'énergie, d'eau pour l'utiliser et de fibres pour caler le ventre. Nous repartons tout les 5 vers le refuge d'Unna Allakas, à un rythme tranquille.
Le chemin du jour mixe une route hivernal, marquée par de grandes croix rouges placées sur des poteaux tout les 50m, et une route estival qui évite les passages trop humide ou trop chaotique, vaguement pas trop marqué. Juste une question de feeling. Qui fait que plusieurs fois, les autrichiens et Claes suivent les croix alors qu'Anna et moi suivons d'autres traces. Il y a peu de chances de se perdre, nous avançons dans une vallée encaissée. Mais les traces estivales, même si elles s'écartent un peu de la rivière, sont souvent plus facile et plus rapide, ce qui nous offre des pauses de temps à autres. En plus de fait que le collègue a chargé son sac un peu trop et avance moins vite.
Pour le déjeuner, nous nous posons en surplomb de la vallée, avec un fantastique lac bleu glacial sous nos pied, et un autre plus petit, moins profond, sur notre droite dont nous profitons pour prendre un bain en même temps que nous faisons la vaisselle.
Quelques passages de gué qui demande d'enlever les chaussures, une montée à 1050m qui sera notre point le plus haut en Suède, et descente vers le refuge. Et là, surprise, un nuage de moustique vient nous accueillir ! Il reste 5km avant le refuge, 350m plus bas, et une quinzaine de moustique sur chaque épaule. Sans parler des jambes, bras, figure, ... Il fait trop chaud pour avoir des manches longues, trop chaud pour avoir un pantalon. La descente se fait sans pause de plus de 30s, et les kilomètres semblent interminable. La compagnie volante est un peu plus légère au refuge, à coté duquel nous plantons les tentes, mais le repas se ferra tout de même debout, en essayant de perdre les diptères par de savant détour entre les piquets de tente. Mais le mal est fait : certaines jambes sont méconnaissables, d'autres épaules ont doublées de taille. Faut espérer que ce ne sera pas comme ça tout le voyage.

Katterjåkk - Stuor-Kärpel

Après 3 jours de festival à Näsåker (3ème fois que je vais à Urkult, qui est un anagramme de kultur), quelques heures d'attentes à Långsele (petite station de train perdu au milieu Ångermanland, qui est déjà une région perdue au milieu de la Suède), une nuit et quelques autres heures dans le train, nous approchons de Riksgransen, point de départ de notre rando.
"Nästa station, Katterjåkk. Avstigning på höger sidan" dit la voix dans le haut parleur. Sortie express de la carte pour voir que Katterjåkk se trouve 2km avant Riksgransen et est encore mieux pour nous. Rassemblement express des affaires, des chaussures, des vestes, du pique-nique, bref de tout ce que l'on a pu sortir des sacs pendant les 14h passées dans le train.
Sur le perron, nous sommes seuls. Le train s'en va. D'un coté de la voie, 4 ou 5 maisons, dont la station, fermée. De l'autre un chemin qui se perd parmi les arbres bas, et un peu au-dessus des remontées mécanique, nous rappelant qu'il peut faire froid. Un tunnel piéton est prévu, avec les panneaux indiquant les distances des refuges les plus proches: Riksgransen, Abisko, Unna Allakas. Nous partons en direction de ce dernier, 37km au sud.
Le soleil est haut dans le ciel, il est 14h, ciel bleu, nous partons en chasse. En effet, Claes, un collègue de boulot, a pris son déjeuner près d'un lac que nous passerons une heure plus tard. L'objectif est clair : le rattraper (lui et ses 2 autrichiens), pour planter la tente. Le chemin monte tranquillement, 300m au total sur cette journée (plus quelques montées-descentes, mais rien de bien méchant). Pour ce premier jour de marche, les pauses sont courtes et le pas alerte, nos bouteilles se remplissent au flot de la rivière que nous suivons tout le temps. Parfois nous passons autour d'un lac (où les suédois ont descendu un avion allemand l'hiver 42), parfois dans une vallée étroite, parfois dans un chaos de rocher. Nous avançons a un bon rythme, jusqu'à ce que, vers 17h30, 3 personnes apparaissent sur un rocher. L'un deux enlève son chapeau, découvrant des boucles blondes : objectif atteint. Présentation avec les autrichiens, et le chemin continu à 5. Un peu plus tard, au passage d'un chapelet de lac, nous trouvons une zone normalement humide mais asséchée par l'été, suffisamment vaste et plane pour 3 tentes.
Diner sur la cuisine de camping, le soleil descend lentement, et les nuits dans le train étant ce qu'elles sont (sans couchette, on dort peu), je m'endors rapidement.

Pour ne pas oublier ma rando

Arrive une petite description de mes étapes de montagnes (et peut être des étapes de bus si j'ai la force).

16 août 2009

Mousse au chocolat

Recette pour 4 personnes.

Ingrédients:
4 ou 5 oeufs100g de sucre
60g de beurre250g de chocolat
1 pincée de sel

Séparer les blancs des jaunes. Mélanger les jaunes avec le sucre et battre les blancs fermemant. Ajouter une pincée de sel si nécessaire.
Faire fondre le chocolat dans le beurre puis mélanger avec les jaunes.
Incorporer les blancs au tout, délicatement.
Laisser reposer 3 ou 4 heures au refrigirateur

13 août 2009

Hurtigruten

Des nouvelles de l'Atlantique Nord.
De passage sur la célèbre (pour ceux qui ont un peu regardé le tourisme en Norvege) ligne de bateau Hurtigruten, j'informe les gens qu'il pleut. Dans les Lofoten, il fait beau entre les averses. Environ 15mn toutes les heures. Le truc est juste de savoir faire du stop a ce moment là, ou alors trouver un rocher dans les montagnes pour s'abriter dans les autres moments.
Sinon c'est très impressionnant ces montagnes qui tombent directement dans la mer. Ca doit être super pour le ski de rando l'hiver. Mais il faudra penser a planifier le voyage un peu plus, cause bon, les rorbu, ils sont tous occupé sinon. Et à la différence de la Suède, ils n'ont pas de sauna ici.

07 août 2009

C'est les vacances, c'est la transumance

Enfin, c'est ce que l'on pourrait croire. En tout cas j'ai traversé des montagnes, franchi des rivières, monté des cols et passé des glaciers. En gros je me suis baladé de Riksgransen à Beisfjord, en passant par Unna Alakas et Hundalhytan. 5 jours sous un grand soleil (les bras brulent un peu, je viens juste d'acheter la crême solaire pour la suite du voyage), avec des nuits fraîches, des baignades guères plus chaudes. Mais ce soir je suis à Narvik, et demain direction les îles Lofoten.